Église Notre Dame de l’Assomption de Sariac-Magnoac (65)

Pour visiter, vous pouvez prendre rendez-vous auprès de la mairie au 05 62 99 83 94 le jeudi toute la journée.

Présentation

L’église paroissiale est un édifice en pierre de taille (calcaire et grès) et de galets venant du Gers coulant tout à côté.

Elle est dotée d’un chevet de plan carré, orientée et complétée d’une nef se poursuivant à l’ouest par un clocher-porche du XIXe siècle.

Cette église, déjà citée au 14e siècle comme une chapelle castrale, a été entièrement reconstruite à la fin du moyen-âge et agrandie avec l’adjonction des collatéraux en voûtes d’ogives et d’un clocher-mur en pierre de taille disparu aujourd’hui.

Les commanditaires de ces églises successives sont la famille de Sariac, seigneurs des terres, vivant au tout début du XVIe siècle : leurs armoiries en clef de voûte, une écu portant d’azur à une corneille d’or, étant celle de la branche aînée des Sariac et le tombeau de Bernard de Sariac est implanté dans le chœur, portant une inscription gasconne (mort l’an 1532 et le 17 mars).

L’entrée d’origine se situe sur le mur sud, où l’on pousse un portail simple surmonté d’une crucifixion XVe siècle, autrefois polychrome, ré-employé vers 1500 lors de la reconstruction de l’église sous sa forme actuelle. Un bénitier, à droite de l’entrée, nommé «bénitier des cagots», partie de la population très marginalisée, considérée comme maudite, n’ayant que peu de droits dans la société, jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

Les sculptures

L’église est entièrement voûtée d’ogives ornées de sculptures en cul-de-lampe et clés de voûtes décorées.

Ces œuvres naïves et schématisées sont l’œuvre d’un atelier local de tailleurs de pierres-sculpteurs de la Haute Vallée du Gers vers 1500 et similaires à celles trouvées à Mont d’Astarac, Seissan… Elles représentent une réelle valeur de témoignage sur la foi et la vie quotidienne des habitants : personnage féminin en amazone sur un âne, personnage masculin tenant un tau (figure en forme de T), chienne et son petit, tête masculine coiffée d’un passe-montagne…

Un décor peint de qualité

Aux alentours des années 2000, des travaux de restauration et de dégagement des murs ont permis la découverte de peintures murales dans le chœur et la nef.

Le thème principal des peintures murales est le déroulement des 12 scènes de la Passion du Christ. Ce sujet est très courant à l’époque gothique. Le découpage en scènes individualisées est fréquent (même exemple à Mont d’Astarac).

Esthétiquement, le style pictural des scènes est encore très classique.

Les personnages sont traités en aplats de couleurs. Le modelage des visages, vêtements et objets peu prononcé est très schématisé, style de ce tournant de 1500.

La perspective est une superposition de plans et de scènes.

Le cycle de représentation nous apporte un répertoire important de vêtements militaires et civils du début du XVIe siècle. À noter, les robes des sibylles de la voûte.

Les teintes employées sont peu nombreuses et révèlent l’utilisation de pigments naturels locaux peu coûteux : ocre-brun, rouge, noir-gris, jaune terre et blanc. La palette est sobre et peu fantaisiste.

Les thèmes du décor du chœur

Les murs nord et sud sont couverts du décor peint des 12 scènes de la passion du Christ.

Au nord : le Jugement du Christ, le Lavement des mains, le Christ au jardin des oliviers, la Flagellation.
Petite curiosité : un tableau bordé d’un cadre jaune présente un pot d’où sortent des fleurs en volutes élégantes.

 Au sud : le Christ ressuscité sortant du tombeau, le Christ à l’entrée de l’Enfer, le Christ couronné d’épines, la présentation à Hérode.

Mur du retable : le retable actuel est entouré de peintures maladroitement repeintes du XVIIe siècle.
Il existait un retable peint d’origine, peut-être une crucifixion, totalement disparue. Le soldat debout à gauche du mur nord pourrait en avoir fait partie.

Le décor de la voûte du chœur

Sur un fond bleu étoilé d’or, décor très classique, chaque voûtain est peint de représentations des symboles des évangélistes, prophètes et sibylles.

Les repeints du XVIIe et XIXe siècle sont importants, mais les vêtements des personnages et les inscriptions permettant de les identifier attestent l’origine ancienne de ces peintures.

Il est à noter la différence importante de style des peintures entre les représentations des murs et celles de la voûte.

De facture différente, plus léchée et appliquée, plus détaillée et lisible, la voûte de Sariac est d’un intérêt primordial pour la découverte de la peinture murale gasconne de la fin du Moyen-Âge, au tout début du XVIe siècle.

Un autre décor peint architecturé du XVIIes. (collatéral sud) avec angelots et feuillages en volutes.

Tout autour des murs intérieurs et des piliers de la nef, une bande noire se déroule. C’est une litre funéraire, dispositif funéraire peint à l’occasion des funérailles d’une personnalité, telle le seigneur, se développant dès le XIVe siècle.

À noter aussi, un grand tableau de Smets, peintre belge devenu auscitain par mariage, représentant le martyre de saint Sébastien et deux autels votifs antiques superposés et réemployés comme bénitier indiquant que cette église a été précédée par un lieu de culte païen.

Association de la Route des Peintures Murales et Sculptures

Contact : rpms @ orange.fr ou Office de Tourisme Val de Gers au 05 62 66 12 22

Avec le soutien de la Communauté de Communes Val de Gers