Moncorneil-grazan

et ses deux églises

Une chapelle romane à Grazan avec toutes les caractéristiques de la chapelle gasconne traversant les siècles.
Une église du XIXe siècle à Moncorneil aux peintures murales style Art Déco.

Pour visiter l’un de ces édifices, vous pouvez contacter la mairie le vendredi après-midi au 05 62 66 27 63.

La Chapelle de Grazan

Historique

Base d’un grand domaine gallo-romain, Grazan vient du terme « Gratianium » faisant référence à l’appartenance des terres à un certain Gratius, qui s’étendait à l’emplacement de la commune actuelle.

Sur le site de Grazan, les découvertes archéologiques ont permis de statuer sur la présence d’un sanctuaire et d’une nécropole chrétiens comme en atteste les débris de sarcophage retrouvés et réemployés dans les murs de l’édifice actuel.

Au XIème siècle, la chapelle dépendait de l’abbaye de Simorre, jusqu’à la Révolution. Elle servit longtemps de chapelle paroissiale aux deux villages.

Saint Sabin est alors le patron de la paroisse et non celui de la chapelle. Une source « miraculeuse » guérissant les rhumatismes dédiée au saint se trouve non loin de l’édifice.

L’édifice

Église d’origine romane, elle a été érigée sur les restes d’un édifice paléo-chrétien.

Elle est entourée de son cimetière, orientée et son plan est simple : une nef unique et une abside semi-circulaire avec contrefort axial.

La chapelle latérale et la sacristie sont des éléments plus tardifs rapportés.

L’élévation nord est totalement aveugle.

L’abside est percée de 2 petites baies en plein cintre avec jambages en briques qui ne sont pas d’origine, peut-être un agrandissement ultérieur. Entre ces 2 ouvertures , un contrefort axial, peu saillant, est un élément d’architecture significatif.

Côté sud, est accolé un emban protégeant un portail gothique (voir Édito : la chapelle gasconne).

Au pignon ouest aveugle se dresse un clocher-mur rustique sommé d’un fronton à deux arcades. Le tout fait de moellons trapus. La seule cloche au sud est couverte d’un abat-son de médiocre qualité.

L’ensemble de l’ancienne chapelle est couvert d’une toiture de tuile canal.

L’intérieur

Une fois entrés par l’emban, nous pénétrons dans l’unique et simple nef.

Au fond, une tribune en bois massif permet d’assister à la messe et par une trappe au plafond d’accéder aux cloches.

À l’opposé, le chœur est en abside semi-circulaire orné de 2 vitraux XIXème siècle : l’un donné par Madame Jeanne Garde, mère d’un curé de Grazan et l’autre par une paroissienne. À noter : une clôture d’autel ou chancel ceint le chœur.

Le mobilier

Chemin de croix du XIXème siècle, maître-autel et autel de sacristie, un bénitier de pierre dans le mur sud ou « gouttereau », un maître-autel du XVIIIème siècle, un autel en pierre peint avec tabernacle en bois du XIXème siècle, un rustique confessionnal très ancien.

À noter : un buste de Christ non identifié mais de belle facture.

Aujourd’hui, après 3 ans de travaux,cette église a été totalement restaurée par un ensemble de bénévoles qui ont voulu lui rendre la vie, sans enlever l’esprit d’origine du lieu et l’ont sauvée d’une décrépitude annoncée.

L’église de Moncorneil

Grazan était l’unique lieu de culte, avant le rattachement des communes en 1821.
À Moncorneil, seule la chapelle du château existait, bâtie en 1618. Elle a disparu aujourd’hui.
Au XIXème siècle, y est construite une église.

Elle s’ouvre par un clocher-porche sur une nef et 2 collatéraux avec chapelles latérales couverts d’ogives d’inspiration gothiques « à la mode XXème ».

L’intérêt de ce lieu est l’ensemble de ses peintures murales.

Elles sont toutes peintes au pochoir. Cette technique permet de reproduire des motifs à l’identique et à l’infini.

Un petit motif s’étend sur les murs, une fleur de lys, symbole chrétien de la virginité et la pureté de la Vierge, à ne pas confondre avec le symbole de la royauté !

Ce système est très pratique pour la représentation des guirlandes (chœur) et des frises (chapelles) qui apportent du rythme et repartissent les différentes parties du décor.

Des motifs géométriques complètent les guirlandes et bouquets de fleurs du chœur.

Les parties basses sont décorées de trompe l’œil. Dans les collatéraux, des boiseries stylisées prennent place. Dans le chœur, le motif est un drapé comme suspendu par des patères. Ces tissus sont une inspirations antique des grands drapés que l’on trouvait dans les vastes domaines antiques.

Ils protégeaient des courants d’air, du chaud et du froid.

Le trompe l’œil est un genre pictural donnant l’illusion au spectateur de voir un objet, une architecture en perspective, en relief, alors que le décor est une surface plane.
Le faux appareillage de grandes dalles sur les murs du chœur sont un bon exemple de cette technique.

Signées, ces peintures sont réalisées en 1922 par A-Monférran, peintre de Seissan, semble-t-il. Aucune information sur cet artiste.

Mais la date de 1922 nous conforte dans la reconnaissance du style de ce décor de frises ornées de guirlandes et de bouquets, de fleurs inspirées de l’Antiquité et des motifs géométriques,caractéristiques de l’époque Art Déco très en vogue à cette date.

Association de la Route des Peintures Murales et Sculptures

Contact : rpms @ orange.fr ou Office de Tourisme Val de Gers au 05 62 66 12 22

Avec le soutien de la Communauté de Communes Val de Gers