Église Saint-Christophe

 de Masseube

Pour visiter l’église, vous pouvez contacter la mairie de Masseube au 05 62 66 00 09.

La Bastide de Masseube

La Bastide de Masseube voit le jour en 1274 suite à un paréage entre le pouvoir religieux tenu par l’abbaye de l’Escaladieu et le pouvoir seigneurial local du Comte d’Astarac, Bernard IV qui assure la sécurité de la ville.

Plan en damier formé d’îlots de maison avec cour ou même petit jardin, entouré de fossés et fortifications ouvertes aux 4 coins cardinaux par des portes d’entrée surmontées de tours, la bastide de Masseube, comme toutes celles construites à cette époque, comporte en son centre une place où est érigée la maison commune (mairie actuelle) couvrant une halle. Cette dernière est le centre du commerce, entourée de maisons avec des galeries (embans) permettant aux artisans et commerçants d’être à l’abri des intempéries et du soleil.

L’église

Habituellement dans les bastides, l’église est édifiée sur un îlot séparé de la place centrale. Ici, l’église Saint-Christophe est érigée exceptionnellement sur cette place.
L’édifice, précédant l’actuel construit en 1878, avait été bâti en 1700 en remplacement de l’église originelle de la fin du XIIIe.

Restent, aujourd’hui, la partie basse de la façade à l’ouest et la tour du clocher de l’édifice du XIIIe. La conception de l’église actuelle est du style du XIIIe, dit néo-gothique, très en vogue à la fin du XIXe siècle.

À l’extérieur, la façade ouest comporte un grand portail de style gothique surmonté d’un oculus imposant. La tour du clocher est percée de 3 fenêtres ogivales polylobes d’origine et une flèche octogonale couverte d’ardoises. Le chevet est plat et orienté. L’ensemble de l’édifice est soutenu par de solides contreforts extérieurs renforçant les murs de la nef couverte d’une voûte intérieure élevée.

Nous devons le plan de l’église à l’architecte Francou (1866-1925). Il est tracé par une nef centrale haute, dans laquelle on pénètre par un porche intérieur à l’image des narthex moyenâgeux. Elle est complétée par 2 nefs latérales ou bas-côtés, tous couverts de voûtes en croisées d’ogives.

Sur le fond de la nef centrale, nous découvrons une tribune et sous la lumière de l’oculus se dresse l’orgue (description en fin de texte).

L’architecture générale de l’église est marquée par des éléments solides et massifs à l’image des colonnes portant l’élévation des murs de la nef centrale.

Toutes ces colonnes portent des chapiteaux au décor d’iconographie végétale. Mais quelques petites fantaisies se sont glissées dans ce décor sous forme de têtes masculines ou féminines, visages de figures locales.

Les bas-côtés terminés par des chapelles avec autels et sculptures : au nord chapelle de Saint-Joseph, au sud chapelle de la Vierge. La Vierge est très vénérée dans cette région, en raison de la présence de la grotte de Lourdes à quelques dizaines de kilomètres.

Le chœur

Le chœur est éclairé par une rosace illustrant la crucifixion du Christ et deux grandes verrières néogothiques représentant les deux saints patrons de l’église : saint-Christophe (à gauche) et saint-Aubin (à droite).

Saint-Aubin, moins connu, est d’origine bretonne et fut évêque d’Angers (469-550). Il est le patron des boulangers et des pâtissiers.
Saint-Christophe, portant le Christ Sauveur tenant le globe terrestre est le patron des voyageurs.

Les vitraux datent de 1883 et sortent de l’atelier du maître- verrier F. Gaudin de Clermont-Ferrand. Ils ont été offerts par le Comte de Gontaut.

Une pièce intéressante se distingue à gauche du chœur : le buste-reliquaire baroque de saint-Christophe datant du XVIIIe siècle, en bois polychrome (carnation, socle, cheveux….) et doré. La loge de la relique vitrée est enchâssée dans le socle. La palme du martyr a été ajoutée ultérieurement.

Le maître-autel

Ensemble en pierre tendre de Poitiers, le maître autel est surmonté de deux ailes ornées de niches à gâbles sculptés et tourelles à pinacles, enserrant un tabernacle architecturé surmonté d’un dais d’exposition.

Le style architectural foisonnant d’éléments sculptés du répertoire inspiré du style gothique : pinacle, arc trilobé, colonnette, chou…

L’iconographie des arcatures représente les béatitudes de l’église catholique sous forme de personnages en haut-relief. Saint-Pierre (les clefs) et saint-Paul (le glaive, symbole de son martyre) ornent les extrémités.

L’autel à l’avant est animé par des statuettes du Christ Sauveur et des évangélistes accompagnés de leurs symboles.

Le décor des peintures murales

Le décor de l’ensemble de l’église est fait de peintures murales réalisées entre 1932 et 1933. Paul Lasséran en est l’auteur, mais décède accidentellement dans l’église avant la fin des travaux. Ces derniers sont repris par un maître mirandais, Lecocq.

L’iconographie générale représente différents saints de la religion catholique insérés dans des médaillons d’où s’échappent des phylactères portant leurs noms. Ils sont souvent accompagnés de leurs symboles religieux.

Hors des représentations figuratives, le décor peint est réalisé au pochoir, typé des décors fin XIXe et début XXe siècle : faux appareillage et pochoirs de fleurs de lys, de roses blanches en symbole de la Vierge.

Le décor peint architecturé du chœur offre 2 grandioses représentations, riches, délicates et élégantes de 2 anges en pied : un ange porte-flambeau et une figure de saint-Michel portant des ailes.

Les anges ont une place importante dans le décor de cette église. Ils animent aussi la voûte du chœur sous la forme des anges musiciens, motif fréquent dans la peinture occidentale. Cette ronde des anges honore la musique et porte les messages de dieu aux croyants.

L’orgue

Sur tribune, sous l’oculus du portail, cet orgue, sans buffet, porte les tuyaux de zinc en façade. Il comporte deux claviers et un pédalier et fonctionne avec un tirage de jeux mécanique. Il est marqué par une inspiration de style néo-classique.

En 1866, le premier orgue est déposé dans l’église par l’entreprise Poirier et Lieberkneicht, facteurs d’orgue toulousains. Ils sont avec F. Junk, et, avec l’aide M. Feuga, riche commerçant de Toulouse, fondateurs des plus importantes manufactures d’orgues toulousaines.

Dans l’année 1883, l’orgue est démonté et placé dans le presbytère. La manufacture Puget remet l’instrument en place et l’agrandit. Un peu plus tard, en 1982, une restauration et une ré-harmonisation a été faite par J-P Swiderski (1940-2023).

Autres éléments de patrimoine à voir à Masseube

Face à la mairie, inscrite au titre de monuments historiques en mai 1979, la maison dite «maison Abadie», à encorbellements dotée d’un rez-de-chaussée en pierre et d’un étage supérieur en colombages de chêne et briques plates, est datée du XVIe siècle.
Elle fait partie d’un ensemble de maisons à Masseube de cette époque caractérisé par ce type de construction : colombages, pisé, terre crue et mirandes (galeries ouvertes au dernier étage).

Rue des pénitents blancs, se trouve un beau mur en damier, technique combinant mottes de terre crue fabriquées à la main et galets roulés du Gers, typique du patrimoine bâti local de l’Astarac, véritable curiosité locale.

Association de la Route des Peintures Murales et Sculptures

Contact : rpms @ orange.fr ou Office de Tourisme Val de Gers au 05 62 66 12 22

Avec le soutien de la Communauté de Communes Val de Gers